A ma gauche, donc, Casablanca, 2 minutes 27 secondes et la folle envie de monter sur scène pour accompagner les choeurs avec l’Irlandais de Seoul : « Oh — Casa — Blanca — Caasaaaaa — Blanca ». Cette chansonnette est caractéristique de So Cow, ça démarre à la pop et, en moins de deux minutes, ça vire au destroy noisy. So Cow compose de petits joyaux pop et naifs, jolies pralines où ne manquent pas les
« la-la-la ». Mais, quand le chocolat extérieur fond, l’acide citrique lové au centre de la sucrerie l’emporte progressivement dans l’oreille (quelle idée, des pralines dans l’oreille !). Et on se lancerait bien dans un pogo frénétique et joyeux, face à ce Richman noisyfervescent. Au total, pour l’album So Cow, 18 morceaux pour 42 minutes. C’est un peu trop long, mais on pardonne : une partie est une compile de EP. En ces temps sophistiqués, ça vous rappelle que le rock, c’est tout de même aussi bien du plaisir et de l’insouciance.
A ma droite, donc, Alice & Friends, 2 minutes 21 secondes et la folle envie de monter sur scène pour accompagner les guignols du Nebraska: « I say all right — o right — o aie». Cette chansonnette garage, c’est tout Box Elders. Le site E-music en dit : «Ramshackle rock and pure teenage-rapscallion joy at its finest » ce que Babel traduit par « Roche délabrée et joie pure de d’adolescent-vaurien à son plus fin ». Ou quand la connerie passe pour une forme de neuvième art. Mis à part qu’ici aussi la pure naïveté permet d’évoquer Richman (dont l’intro d’Egyptian Reggae est pompée dans Dave), le registre est différent de So Cow. On monte ici sur un surf et, vaguement, à tout instant, on s’attend à ce que commence un épisode des « Jours Heureux ». Certaines compos brillantes wilsonniennes n’attendent que d’être enjolivées à la sortie du garage. Au total, pour l’album Alice & Friends, 14 vignettes pour 30 minutes. Rappel que le rock, c’est bien du plaisir et de l’insouciance.
Dans la catégorie« L’Italie ce n’est pas uniquement Ferrari, Bruni et Berlusconi »
A ma gauche
A ma droite
My Awesome Mixtape
avec « Me & The Washing Machine »
French Teen Idol
avec « I Want Georges Soros »
Sur Listen2Fight, on vous présente rarement des artistes italiens. C’est pas qu’on les aime pas, c’est plutôt qu’y en a pas. Mais pour pas que vous commenciez à penser que l’Italie c’est uniquement Berlusconi, Ferrari et Carla Bruni, on va creuser un peu. Il ne faut pas creuser trop profond pour tomber sur les gars de My Awesome Mixtape. Cuivres, electro et « pam pam pam palam palam pampam » à tout va, ça aurait pu être sympa pour passer l’été. Malheureusement, on se rend bien vite compte qu’il ne s’agit ici que d’une pâle copie des suédois d’I’m from Barcelona tellement « Me & The Washing Machine » est pompé sur le « Treehouse » de ces derniers. On préférera les suédois mais à défaut d’autre chose pourquoi pas se tourner vers les italiens. Surtout si leur EP « Other Houses » est proposé gratuitement en téléchargement sur leur website.
Cette battle est un peu particulière. On a en effet l’habitude de voir s’affronter des artistes d’un style musical similaire. Ici, ce n’est pas le cas. Soit vous avez envie d’un peu de légèreté, après tout c’est l’été, et vous votez à gauche. Soit vous avez envie de plonger de la profondeur abyssale de la musique de « French Teen Idol » et vous votez à droite. C’est vrai qu’on a déjà souvent proposé du Post-Rock voire même du Néo-Classique et il peut sembler parfois compliqué d’innover ou de se démarquer dans ces styles musicaux. Pourtant, là où nous emmène French Teen Idol au travers des 8 plages de leur album « El Siete Es La Luz », ça me semble vachement différent. Avec des morceaux de 6 minutes, ils arrivent à faire parler les instruments et à nous emmener vers une intensité mélodique et dramatique ; là où seul le groupe écossais de Mogwai peut le faire sur ses meilleurs albums.
La britpop n’est pas morte et la britpop à noms à rallonges non plus. Chaque année de nouveaux groupes se créent. Tant bien que mal, ils essayent de créer le buzz, de sortir le tube parfait, celui qui les fera briller éphémèrement ou éternellement dans le monde entier. Dans cette course aux tubes et à la gloire, les premiers anglais à avoir dégainés cette année, ce sont les londoniens de Bombay Bicycle Club, BBC pour les intimes. Ils sont 4, ils ont à peine 18 ans et ils ont l’Angleterre à leurs pieds. Leur premier album vient de paraître sur Island Record et même si je trouve qu’il n’y a pas de quoi s’émerveiller sur la totalité, ça fait déjà quelques mois que je suis tombé sous le charme du morceau
« Always Like This ». Et comme ils sont de passage dans trois semaines au Pukkelpop, c’est l’occasion parfaite de les présenter au public belge et français (ben oui, c’est pas si loin et c’est vachement bien le Pukkelpop !).
Sauf si vous devenez tous des
« instant fans », ceux-là on n’est pas prêt de les voir débarquer en Europe. Ils auraient pu être anglais mais ils sont américains. Ils pourraient avoir l’Amérique à leurs pieds mais ils restent pour l’instant cantonnés à l’intimité des clubs new yorkais. De l’autre côté de l’Atlantique, à des milliers de kilomètres de leurs adversaires du jour, mais à simplement un click de souris, l’ambiance est toute autre. Pas encore d’album pour Paul & The Patients, pas encore de succès ou d’émerveillement généralisé, juste un EP 5 titres qui peine à être distribué. Pourtant, le potentiel est là. Découverts au hasard d’un surf internet, j’ai immédiatement été séduit par les mélodies de
« Blogspot ». Impossible de les faire s’en aller, il semblerait qu’elles soient profondément incrustées dans mon esprit. A ce rythme là, ce morceau est bien parti pour être mon tube de l’été. Et pourquoi pas le votre ?
L’équipe anglaise. La réunion inespérée d’un des maitres de l’électro et du jeune prodige qu’il a partiellement engendré. Willy Bevan a.k.a Burial qui cultive l’anonymat comme il compose sa musique : loin de tout et pourtant si proche de nous, caché à l’intérieur de nos enceintes. Comme sur son merveilleux disque de 2007 : Untrue. Et Kieran Hebden qui est surtout connu comme la tête pensante de Four Tet et auteur sous ce nom d’une poignée de classiques d’expérimentations électroniques. C’est aussi le fondateur du tout jeune label TEXT Records sur lequel est sorti ce disque atypique. Un disque sans titre, sans image et avec seulement deux titres de neuf minutes chacun. Du coup il va falloir un peu plus de temps que d’habitude pour découvrir cet envoutant « Wolf Cub ».
De l’autre côté, l’équipe allemande. L’affaire était déjà lancée depuis quelques années mais toujours en attente de confirmation sur disque. Avec Sacha Ring (Apparat), plutôt dans l’électro d’orfèvre sur B-Pitch Control dans le rôle du gentil flic. Et les deux compères de Modeselektor, qui eux se spécialisent dans le remix bourrin à la hache et les disques survoltés, dans celui de la brute épaisse. L’association promettait des enchainements plutôt rudes entre la finesse et la barbarie. Mais pour ce disque éponyme, ils ont choisi une troisième voie entre techno étouffée, électro timide et envolées reggae douteuses. Sur « Seamonkey », meilleur prestation du trio, on reconnaitra sans peine les rythmiques saccadées de Modeseleketor et les nappes inquiétantes d’Apparat.
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